Vers une régulation plus réaliste…
Dans les années soixante-dix, le loup était en voie d’extinction en Europe occidentale (il ne restait que quelques populations isolées). Aujourd’hui, le loup est partout en pleine expansion. Sans régulation, sa pression de chasse sur les troupeaux et les gibiers n’est plus tolérable. Les mentalités évoluent trop lentement. Toutefois, son statut pourrait prochainement passer de « protection stricte » à simplement « protégé ».
En France, le nombre réel de loups présents est approximatif. En 2023, selon l’OFB, la population était estimée à 1 003 individus. Mais d'autres estimations avanceraient les chiffres de 2 000 à 2 500 loups (plus du double !). Entre 2018 et 2023, la population a doublé, ce qui laisse à penser que le seuil de viabilité démographique est largement atteint. Désormais, pour apaiser les tensions, l’idée est de permettre (enfin) une gestion plus réaliste. Car, en l'absence de mesures appropriées, le braconnage et l'empoisonnement sont partout en augmentation avec des effets collatéraux très préjudiciables sur les chiens de garde du bétail, les ours, les oiseaux charognards et les eaux des ruisseaux. La toxicité et la persistance de ces poisons est un désastre environnemental. L'Italie a ainsi dû créer une unité canine spécialisée dans la lutte contre cette forme de braconnage. En France, ces constats ont conduit le gouvernement à mettre en place (février 2024), un nouveau plan national d'actions (PNA) 2024-2029 pour le loup. Ce plan prévoit, entre autres, d'augmenter les indemnisations pour les éleveurs avec, en parallèle, une simplification des tirs ; mais, le quota d'abattage resté inchangé à 19 % de la population recensée chaque année.
Le loup est un prédateur social
L’expansion des populations de loups est sans précédent en Europe (81% de croissance en dix ans). En 2022, les éleveurs ont déploré plus de 12 000 bêtes attaquées. Les mesures de protection s’avèrent coûteuses et peu efficaces. Autres proies désignées du loup, les chamois, chevreuils et même les sangliers qu'ils poursuivent en meute. Une régulation plus réaliste est indispensable pour une cohabitation soutenable.