Quand la météo…
Rechercher et prendre le bon vent !
Les semaines passent, nous voici en automne. Les plaines se vident, les gibiers ne se laissent plus aussi facilement approcher. Aguerris, plus rusés, ils ne tiennent guère à l’arrêt et les émanations sont moins chaudes. Quand la météo se dégrade, les difficultés augmentent.
En hiver, les journées de chasse sont plus courtes, il est donc important de ne pas se disperser dans des recherches inutiles. Allez à l’essentiel ! En arrière-saison, le gibier recherche le soleil. Il aime à se blottir au coin de quelque cépée ou dans le creux d’une touffe d’herbes sèches qu’il aménage en un gîte confortable. Pour ne pas perdre de temps, prenez bien en compte l’exposition de chaque boqueteau. Elle n’est pas indifférente ; bien éclairé, en plein soleil et à flanc de coteau, il sera toujours mieux habité qu’un autre, battu par les vents d’est et du nord, et mal situé sur un plateau aride. Le gibier se « tape » jusqu’à ce que vous l’approchiez de très près ; c’est dire s’il faut tenir le terrain dans tous ses détails afin de ne laisser aucune place inexplorée, si petite soit-elle. Quelques feuilles amoncelées ou une simple dépression dans le sol suffisent en effet à donner asile à un lièvre, à un faisan ou un lapin. Quand il pleut, les gibiers se cantonnent dans des endroits bien abrités : parcelle de résineux inextricable, bois à ronces, landes serrées… Vous devez fouiller prioritairement les sous-bois qui conservent encore quelques feuillages rouillés et quelques buissons assez épais. Dans le perchis, lorsque l'automne est déjà avancé, il y a peu de choses à entreprendre car le gibier qui pourrait s’y trouver est sans cesse en éveil. Il vous entend et, surtout, vous voit arriver. Il a donc tout le temps nécessaire pour se dérober sans bruit et votre chien n’arrêtera qu’une « place chaude »… Les jeunes sapinières, dans les friches entre les bois, sont à inspecter soigneusement. Vous avez quelques chances d'y trouver lièvres et lapins mais plus rarement faisans et perdreaux. En effet, ces oiseaux se tiennent plus volontiers au taillis épais ou dans les bouleaux, alternant avec des ronciers et des clairières.
L’important est de chasser à bon vent
S’il vient du nord, il faut marcher vers le nord. S’il vient du midi, il faut marcher vers le midi. En progressant à mauvais vent, l’échec est certain. Le gibier vous évente et votre chien ne sert pas à grand-chose. La température, le vent, la pluie influent totalement sur la position du gibier. Lorsque vous marchez à bon vent, le gibier ne vous évente point et vous favorisez ainsi la quête de votre chien qui perçoit de façon plus intense les émanations. Il est alors mieux disposé à quêter le nez haut, ce qui est plus efficace. Il ne s'agit pas de faire des kilomètres, marcher beaucoup ne sert à rien, il faut bien marcher. Cela s'appelle prendre le vent. Il existe une « bonne » démarche du chasseur qui consiste à explorer de façon efficace chaque remise potentielle de gibier. En automne comme en hiver, la grande question est de se placer toujours à bon vent (vent de face). Lorsque vous venez de battre à bon vent une lisière de bosquet, n'enchaînez pas sur la seconde à mauvais vent. Revenez sur vos pas pour fouiller à bon vent la pièce encore inexplorée. Ces marches et contremarches sont absolument nécessaires. Cette méthode rigoureuse est l'un des grands secrets de la réussite. Si vous prenez une pièce en long, vous avancez sous le vent tout simplement ; si elle est large et que vous la battiez en travers, présentez au vent tantôt le côté droit, tantôt le côté gauche. Ce qui revient à progresser en zigzags avec un angle de vingt à trente degrés. En fin de journée avec la fatigue, limitez votre quête à une petite superficie de terrain, mais faites-le minutieusement. Arrêtez-vous et laissez votre œil prendre le relais de vos oreilles. Une halte de quelques secondes fait souvent bouger un gibier aplati au sol qui n'avait pas été effrayé par le mouvement régulier de votre marche.